Réduction du train de vie de l’État : Le CNPAV préconise la « suppression » du sénat et du CNSA jugés « obsolètes »

Le coalition Congo N’est Pas À Vendre (CNPAV) et le Réseau Panafricain de Lutte Contre la Corruption-UNIS ont présenté ce lundi 24 février 2025, au cours d’une conférence de presse une analyse sur la gestion des ressources publiques en RD-Congo.

L’une des recommandations majeures de ce rapport est la rationalisation de certaines institutions et structures étatiques, jugées obsolètes ou redondantes, afin d’alléger le fardeau financier du pays et améliorer l’efficacité de la gouvernance.

Parmi les institutions mises en cause, le Sénat et le Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre (CNSA) figurent en bonne place. Le rapport suggère que ces entités, qui n’apportent pas de réelle valeur ajoutée à la gestion politique et économique du pays, soient rationalisées voire supprimées.

Selon le rapport, ces institutions ont souvent montré des signes de chevauchement dans leur fonctionnement, ce qui entraîne une duplication des efforts et une utilisation inefficace des ressources publiques.
Cette proposition vise à alléger le budget national en réduisant le nombre d’institutions qui n’ont pas de réel impact sur le développement du pays.

De plus, le rapport recommande également la suppression de structures étatiques comme l’INAFORJ (Institut National de la Formation des Agents de la Fonction Publique) et l’École de formation et de recyclage du personnel judiciaire (EFRPJ), qui sont jugées obsolètes.

Ces structures, selon le rapport, n’ont plus leur place dans un système de gouvernance moderne et réformé et leur maintien engendre des coûts inutiles pour l’État.

Une autre recommandation
concerne la gestion budgétaire de la RDC. Le rapport appelle à une transition vers le budget programme, un outil de gestion financière plus transparent et axé sur les résultats.

Le budget programme permettrait une meilleure allocation des ressources en fonction des priorités du pays et faciliterait le suivi des dépenses publiques.

Dans cette optique, le rapport insiste sur la nécessité de publier les salaires et émoluments des agents publics de l’État « sans distinction ».

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’engagement du président de la République, Félix Tshisekedi, pour garantir plus de transparence dans la gestion des finances publiques.

En effet, la publication des salaires des fonctionnaires et des élus permettrait de réduire l’opacité qui entoure les rémunérations des élites politiques et de renforcer la confiance des citoyens envers leurs institutions.

« Ce rapport apporte une nouvelle grille d’analyse de la prédation qui se vit en RDC depuis plusieurs années », déclare le porte-parole de la coalition.

Cette appropriation des ressources publiques par une poignée d’individus se fait souvent au détriment des citoyens et des secteurs vitaux du pays, tels que l’éducation et la sécurité.

Le rapport dévoile des disparités scandaleuses dans les rémunérations des fonctionnaires de l’État, notamment entre les institutions politiques et les agents de terrain.

Par exemple, lorsque les députés nationaux bénéficient d’émoluments et d’avantages considérables, souvent estimés à plusieurs milliers de dollars, les policiers, militaires et enseignants perçoivent des salaires inférieurs à 100 dollars par mois.

« Ce secret de facto semble favoriser la dilapidation des ressources publiques, occultant toute tentative d’exigence de redevabilité », note le rapport. Ces inégalités ont un impact direct sur le bien-être des citoyens et sur la crédibilité des institutions publiques.

L’opacité qui entoure les dépenses de fonctionnement des institutions politiques. En 2024, les dépenses de fonctionnement des institutions et ministères ont été exécutées respectivement à 121,7 % et 85 % du budget prévu, tandis que certains secteurs vitaux, tels que les réformes et le financement des bourses d’études, ont vu leur financement rester figé. Paradoxalement, les dépenses d’investissement sur ressources propres n’ont été exécutées qu’à hauteur de 29,6 %.

CTMAMPUYA

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