Réformes électorales : Le G13 doute de l’indépendance des membres du prochain bureau de la CENI et soutient qu’ils seront au service de leurs partis politiques

Le Groupe de 13 personnalités politiques et sociales signataires de l’appel du 11 juillet 2020 pour un consensus sur les réformes électorales (G13) s’est exprimé au sujet de l’adoption de la proposition de loi organique portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante (CENI).

A travers une déclaration faite le mercredi 9 juin à Kinshasa, dont une copie est parvenue à la rédaction de Yabisonews.cd, le G13 regrette le fait que les grandes options de la réforme électorale ne soient pas  retenues dans la proposition de loi organique de la CENI adoptée le vendredi 4 juin par les députés.

Ce groupe  reste sceptique quant à l’indépendance des membres de la CENI. D’emblée, il estime que cette loi amplifie et enracine les maux décriés autrefois.

“L’indépendance des membres de la CENI n’ayant pas été définie suivant un critère objectif, il est à parier que les hommes politiques qui seront désignés, s’activeront comme par le passé à subordonner la mission de la centrale électorale à celle de leurs partis politiques au détriment de la neutralité, de la transparence et de la crédibilité et la liberté des scrutins”, lit-on dans la déclaration.

En outre, ces personnalités soulignent que l’instauration d’un droit de récusation au profit de l’assemblée nationale enfreint le principe de l’autonomie de cette institution citoyenne. D’après eux, ce droit de récusation confère  indirectement aux politiques de la majorité et de l’opposition, un droit d’ingérence dans la désignation des membres de la société civile.

S’agissant du refus de tout contrôle sur le bureau de la CENI, le G13 rappelle qu’il a été dénoncé le manque de redevabilité et de transparence dans la gestion opérationnelle et financière. Des lors, il souligne que ça crée un conflit d’intérêt au profit du bureau transformé en juge et partie, échappant à tout contrôle sérieux, comme c’est fut le cas en 2011 et 2018.

A 876 jours du délai de la convocation des scrutins de 2023, le G13 relève un retard accumulé dans la préparation des élections. Si l’on y prend pas garde, ce retard menace sérieusement la perspective de la ténue effective des élections de 2023 dans le délai constitutionnel, prévient le G13.

Pour le G13, la modification de la loi organique sur la CENI aurait dû être une indication majeure de la réelle volonté de répondre aux causes qui plombent l’organisation des élections crédibles en RDC depuis 2006.

Dostin Eugène Luange

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