Sud-Kivu : Depuis 5 ans, l’abattage d’arbres plonge le territoire d’Idjwi dans la « déforestation à grande échelle »

La population du territoire d’Idjwi au Sud-Kivu estimée à plus de 350.000 habitants consomme plus les arbres dans la production de la braise, bois de chauffage et construction des maisons, ce qui ocassionne une forte pression sur les arbres depuis plus de 5 ans.

Le service de l’environnement à Idjwi, tente de surveiller la coupe des arbres, mais ils sont rares les citoyens qui répondent aux exigences de la loi afin de solliciter « l’autorisation d’abattage ».

« Depuis 5 ans maintenant, une forte déforestation s’observe dans les deux chefferies Rubenga et Ntambuka. On coupe les arbres pour des raisons de construction de maisons, bois de chauffe et la braise à vendre dans les villages d’Idjwi et pour les villes de Goma et Bukavu. Les réalités du milieu ne permettent à tout le monde de passer à notre bureau pour payer les frais avant l’abattage d’arbres », explique Wasolela Masilia, superviseur de l’environnement à Idjwi.

Idjwi exposé aux effets du changement climatique

Plus de 80 à 100 tonnes de braises sont chaque année extraits de différents champs et forêts d’Idjwi.

Par manque du courent électrique, la population fait une forte pression sur les forêts pour trouver les bois de chauffage et aussi les charbons pour cuire les aliments au quotidien.

« 80 à 100 tonnes de braises sont extraits de petites forêts chaque année par la population, hormis les centaines d’hectares à ravagés pendant chaque saison sèche pour la production de briques cuites », regrette-t-il.

Certains habitants avancent un chiffre plus élevé jusqu’à 200 tonnes de braises chaque année, selon qu’ils observent les mouvements de boats et bateaux chaque semaine et qui chargent des sacs pour Goma et Bukavu.

« Des bateaux chargent plus de 150 sacs de braises par passage ici. Nous nous demandons même si dans la forêt de Nyamusisi on peut encore y trouver un arbre par rapport à ce que nous voyons ici. S’exclame Shamavu, cet habitant de Cikoma.

Des conséquences énormes sont visibles dans la communauté

L’inspecteur en charge de l’environnement, parle de vents violents qui détruisent les maisons d’habitation et des fortes pluies qui dévastent aussi les champs pendant chaque saison culturale. Des montagnes sont vides et le reboisement ne suit pas pas pour tenter limiter les dégâts.

Amos Buyeye, de la société civile locale, il faut des campagnes de sensibilisation communautaire et d’éveil patriotique.

« Il faut que tout le monde s’implique dans le reboisement et que chaque famille achète un brasero dénommé foyé amélioré qui ne consomme pas trop de braises. Sans cela, nous aurons d’énormes problèmes  » prévient-il.

Richelieu BYAMANA

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