Suspension du PPRD : le parti de Kabila dénonce une décision “arbitraire” et appelle à son retrait immédiat

Dans une correspondance adressée ce lundi 21 avril au Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) a formellement exigé le « retrait immédiat de la décision gouvernementale suspendant ses activités » sur l’ensemble du territoire national.

Dans une lettre officielle adressée aux plus hautes autorités du pays, notamment au Président de la République, aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, à la Première ministre et aux ministres concernés, le PPRD, par la voix de son conseil juridique , a exprimé son indignation face à une décision qu’il qualifie de « subjective,calomnieuse et sans fondement légal »

Le Vice-Premier Ministre a justifié la suspension du parti en évoquant l’attitude « ambiguë » de son Président national, Joseph Kabila, face à la guerre dans l’Est du pays, ainsi que son prétendu projet de retour au pays par la ville de Goma, alors sous contrôle rebelle.Face à ces motifs, le PPRD répond sans détour.

« Le PPRD est et demeure un parti politique républicain, qui inscrit l’ensemble de ses activités dans le cadre de la Constitution et des lois de la République. »

Concernant les déclarations de Kabila, le parti affirme qu’il s’est toujours montré engagé pour la paix et qu’il a, à plusieurs reprises, appelé au départ des forces armées étrangères du territoire congolais, appel relayé dans les médias.

« Dans ses déclarations à la presse, le Président Honoraire Joseph Kabila a appelé au départ du territoire congolais de toutes les forces armées étrangères », rappelle le conseil du PPRD.

Le gouvernement reproche également à l’ancien président d’avoir envisagé un retour au pays via Goma, une ville sous tension. Là encore, le PPRD rejette l’accusation.

« Même si cela s’avérait vrai, cela ne permet nullement de conclure à un quelconque soutien à un groupe rebelle. Avoir l’idée d’aller à Goma, chef-lieu d’une province congolaise, ne peut être considéré comme une infraction », soutient le parti.

Il insiste également sur le fait que Joseph Kabila n’a pas séjourné à Goma récemment, balayant ainsi l’un des principaux fondements de la décision ministérielle.

Dans cette lettre, le PPRD dénonce un « grave malentendu » et accuse les autorités de chercher à museler l’opposition.

« Cette ambiguïté alléguée est aussi bien subjective qu’arbitraire. Elle n’existe que dans l’imaginaire de ceux qui œuvrent contre l’avènement d’un véritable pacte social pour la paix », lit-on encore.

Le parti déplore une tentative manifeste d’instrumentaliser la loi pour des raisons politiques, ce qui représente, selon lui, une menace directe contre le pluralisme démocratique.

« Cette décision constitue un abus de pouvoir et un détournement des prérogatives à des fins de musèlement d’un parti républicain voué à la résistance pacifique », conclut le conseil du PPRD.

Le PPRD en appelle au respect des textes fondamentaux de la République et des engagements internationaux de la RDC en matière de démocratie, de liberté d’expression et d’association politique.

Il exige le retrait immédiat de la décision de suspension, qu’il considère comme contraire aux principes d’un État de droit.

« Lever les effets de votre décision précitée est une exigence que vous impose la démocratie et qui découle de l’État de droit », martèle le parti.

CTMAMPUYA

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