Tensions au Nord-Kivu : La société civile conseille la rééducation des agents de l’ordre et de sécurité

La société civile conseille aux autorités de la République Démocratique du Congo la rééducation des services de l’ordre et de sécurité. La structure citoyenne a prodigué ce conseil suite à la montée de la tension populaire depuis l’instauration de l’état de siège en mai 2021. En fait, des militaires et policiers sont le plus pointés du doigt dans les meurtres des civils.

« Nous condamnons ces assassinats qui ne cessent de se multiplier. Il y a à Butembo un citoyen qui est mort par balle tirée par un militaire, un autre qui est mort par balle tirée par un policier, il y a eu un autre qui a été tué à Eringeti ( dans le territoire de Beni, Ndlr), un autre citoyen tué à Rutshuru, pour ne citer que ceux-ci par ce qu’il y a d’autres qui sont en train d’être tués aussi dans d’autres endroits », dresse la société civile, coordination provinciale du Nord-Kivu.

La structure citoyenne trouve anormal que les services de l’ordre et de sécurité créent des nouvelles victimes dans les régions où les explosions des bombes ne font qu’accroitre le malheur des civils. C’est à ce niveau que les forces vives ont formulé une gamme de solutions pour mettre hors d’état de nuire toutes les brebis galeuses.

« Nous pensons qu’il est du devoir des autorités militaires et policières de pourvoir extirper ce genre de personnes dans leurs rangs en les mettant à la disposition de la justice pour que rapidement la justice puisse procéder à leur condamnation afin qu’ils ne puissent pas apparaitre dans les rangs de nos forces de l’ordre et de la défense. Il est aussi demandé à ces autorités de la sécurité de pouvoir procéder à la rééducation de ces agents, parce que ce genre de comportement ne peut pas continuer à se manifester », préconise le premier vice-président de la société civile.

A la population, la structure citoyenne conseille d’éviter de faire le bras de fer avec les services de l’ordre et de sécurité. « Nous avons intérêt à pouvoir collaborer et à aplanir nos différends », conseille-t-elle.

Butembo prend une allure inquiétante

A Butembo, c’est depuis mercredi 5 octobre 2022 que la tension est vive. Des habitants du quartier Mukalangirwa dans la commune Vulamba se sont rendu justice en lapidant un présumé voleur de moto. La cible populaire est morte sur-le-champ après qu’elle a été brûlée vive. Un autre présumé voleur a échappé à la colère des habitants, grâce à l’intervention des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Les soldats ont crépité des coups de feu pour disperser les manifestants. Dans le contexte de cette intervention, un certain Kachuma, jeune homme de 23 ans, a reçu une balle, augmentant ainsi le nombre de morts. La tension s’est poursuivie le vendredi 7 octobre 2022. Ce jour, Butembo a encore enregistré un mort et plusieurs blessés par balle la journée. Les fusillades ont été occasionnées alors que la population de la partie Nord de la ville se dirigeait au cimetière de Kitatumba pour inhumer Monsieur Kachuma tué mercredi.

Ce samedi, la situation reste tendue. Les coups des feux restent audibles en plein centre-ville à seulement 48 heures de la grève des opérateurs économiques. Depuis le matin, les activités socioéconomiques restent paralysées dans plusieurs espaces de vente. De nombreux élèves et écoliers ont regagné leurs ménages suite aux manifestantions des conducteurs de taxi-moto qui décriaient le meurtre de l’un d’entre eux.

Visesa Louangel

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