À Lutulo, dans le territoire de Moba, le long du lac Tanganyika, 3 personnes, dont 2 femmes, ont perdu la vie par justice populaire. Selon l’administrateur du territoire de Moba, Victor Kamfwa, interrogé par Yabisonews.cd le dimanche 26 octobre, les victimes auraient été accusées de sorcellerie par la population, qui se serait appuyée sur des esprits appelés « Madinis » avant de commettre le forfait.
D’après Victor Kamfwa « ces violences relèvent d’un règlement de comptes. Les victimes ont été ciblées dans le cadre d’une affaire de sorcellerie et se sont rendues auprès des Madinis, des esprits considérés comme impurs pouvant s’incarner dans certaines personnes. C’est alors que leur identité a été révélée, déclenchant les agressions qui ont conduit à leur mort. ».
Les autorités ont rapidement pris des mesures face à cette tragédie. Deux suspects ont été arrêtés et remis à la justice, tandis qu’une enquête est en cours pour identifier d’éventuels complices. « Nous avons ouvert une enquête et les responsables de ces actes seront traduits devant la justice », a assuré Victor Kamfwa, soulignant le rôle des forces de sécurité pour neutraliser les fauteurs de trouble.
L’administrateur a également rappelé que l’État ne reconnaît pas la sorcellerie et a appelé à la retenue. « Jusqu’à présent, ces personnes lynchées sont considérées comme innocentes. L’État ne reconnaît pas la sorcellerie. Nous appelons chacun au respect des lois, à l’humanisme et au patriotisme », a-t-il conclu, exhortant la population à rester calme et à ne pas céder à la violence.
Patrick Kasongo
