Absence de Katumbi à Nairobi : « La manière dont les choses étaient organisées ne nous paraissait pas correcte » ( Christian Mwando)

Dans un entretien exclusif accordé à Yabisonews.cd, Christian Mwado, membre influent du parti Ensemble pour la République, a tenu à clarifier la position de sa formation politique sur son absence remarquée au conclave de l’opposition convoqué récemment à Nairobi sous la médiation de Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République.

D’entrée de jeu, ce proche de Moïse Katumbi a rejeté toute idée de dissension ou de désintérêt vis-à-vis de l’unité de l’opposition. Il a plutôt évoqué un problème de méthode et de respect mutuel.

« Tout simplement parce que nous avons estimé que la manière dont les choses étaient organisées ne nous paraissait pas correcte », explique Christian Mwado.

Et de poursuivre : « Au niveau de l’opposition, le respect mutuel exige que lorsqu’une manifestation doit être organisée, nous mettions en place des équipes conjointes pour établir le calendrier, définir l’ordre du jour et informer tous les dirigeants concernés. »

Pour lui, la logique de concertation et de coordination devrait primer sur les initiatives unilatérales.

« Ceux qui peuvent contribuer le font, ceux qui peuvent venir viennent, et les invitations sont lancées par un comité d’organisation », a-t-il insisté.

Le cadre du parti katumbiste estime qu’Ensemble pour la République n’accepte plus de se voir relégué au rang de simple exécutant dans un schéma dirigé par un leadership unique.

« Je pense qu’Ensemble pour la République n’est plus au même niveau et n’accepte plus qu’il y ait, quelque part, une direction unique, une locomotive, et qu’Ensemble devienne un simple wagon de cette locomotive. Non », a-t-il martelé.

Selon lui, le parti de Moïse Katumbi demeure ouvert à des actions communes, mais dans le respect de son indépendance et de son autonomie politique.

« Nous ne nous opposons pas à une action commune de l’opposition, mais nous tenons à notre autonomie. Nous pouvons mener des actions ponctuelles ensemble, mais intégrer une plateforme où il existe encore un leadership centralisé, pour l’instant, cela ne nous intéresse pas. »

Abordant la question de la fameuse rencontre Katumbi et Kabila à Addis-Abeba en Éthiopie, perçue par certains comme une tentative de Joseph Kabila de reprendre la main sur l’opposition, Christian Mwado tempère.

« Non, je pense que c’était une réunion préliminaire. D’ailleurs, sur un territoire neutre, il n’y avait personne, absolument personne », confie-t-il.

« Je crois que Kabila était parti du Zimbabwe ou de l’Afrique du Sud. Moïse, lui, venait de quitter la Belgique, je pense, à ce moment-là. Et ils se sont retrouvés, dispersés, dans une zone neutre pour discuter de la nécessité d’unifier les efforts de l’opposition. »

Il balaie d’un revers de main les interprétations selon lesquelles Moïse Katumbi aurait évité Nairobi par peur ou faiblesse.

« Non, ce n’était pas un signe de faiblesse de dire : voilà, Katumbi, on peut se revoir. Parce qu’avec lui, l’histoire a souvent tendance à se répéter. Ce ne serait pas la première fois qu’il se retrouve derrière Kabila », explique-t-il, en référence aux relations complexes entre les deux anciens alliés.

Ainsi, Ensemble pour la République réaffirme sa ligne : celle d’une opposition responsable, ouverte au dialogue, mais attachée à sa souveraineté politique. Pour Christian Mwado, la recomposition de l’opposition congolaise ne doit pas se faire sous l’ombre d’un leadership hégémonique, mais sur la base d’un partenariat équilibré et respectueux.

« L’objectif n’est pas de suivre un homme, mais de construire une alternative crédible pour le Congo », conclut-il.

 

CTMAMPUYA

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