Le gouvernement congolais a accusé les rebelles M23-AFC, soutenus par l’armée rwandaise, d’avoir enlevé 4 000 jeunes hommes vers une destination inconnue. Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, ces jeunes, assimilés à tort aux FDLR, FARDC ou encore WAZALENDO, ont été enlevés lors d’une série d’opérations de traque menées par les rebelles pendant trois jours dans la ville de Goma, le territoire de Nyiragongo et celui de Masisi.
Dans un communiqué publié mercredi, Jacquemain Shabani a également accusé les rebelles d’avoir commis 107 assassinats.
« Du 10 au 13 mai 2025, une série d’opérations de traque a été organisée contre les populations civiles, assimilées à tort aux FDLR, FARDC ou encore WAZALENDO, dans la ville de Goma, le territoire de Nyiragongo et celui de Masisi, précisément dans les quartiers de Ndosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka. Le bilan fait état de 107 assassinats, plus de 4 000 hommes et jeunes garçons enlevés et embarqués de force dans des camions vers une destination inconnue, ainsi que de centaines de cas d’exécutions sommaires, de viols, de tortures, de pillages, de restrictions à la liberté de circulation et d’incursions dans des structures sanitaires », indique le communiqué.
Le ministre Shabani a également rappelé l’installation sur le sol congolais de familles rwandaises munies de cartes d’identité rwandaises, un fait qui vient appuyer les différentes dénonciations formulées par le gouvernement au sujet des actes d’épuration ethnique et de repeuplement orchestrés par Kigali.
Il a mentionné la chasse à l’homme menée par les rebelles, ciblant notamment des personnes sous statut de réfugiés vivant dans les zones sous occupation.
Depuis la semaine dernière, des sources locales en province du Nord-Kivu ont rapporté un nombre croissant d’enlèvements d’habitants par les rebelles M23-AFC. À cela s’ajoutent des cas de torture et des visites nocturnes des occupants contre les civils.
Michée Efoya